L'exilée by Pearl Buck

L'exilée by Pearl Buck

Auteur:Pearl Buck [Buck, Pearl]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature américaine, Roman, Chine
Éditeur: Le Livre de Poche
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Après la longue et pénible convalescence de Carie, on revint en jonque à la ville du centre. La maison semblait grande et vide avec Edwin redevenu à neuf ans l'enfant unique. Il était difficile de le distraire, de lui donner de la gaieté. Carie voulait en faire un être fort et vigoureux. Cependant, au milieu de cette atmosphère énervante et confinée, elle seule aurait pu le soutenir, et elle se sentait trop triste pour cela. Depuis qu'elle n'avait plus que ce fils, elle le veillait avec une crainte et une tendresse passionnées qu'elle savait être mauvaises pour lui.

Tout le long des jours et des nuits, son cœur saignait, pleurant les enfants qu'elle avait perdus. Andrew était retourné à son travail, comme il le devait, et elle restait seule. Wang Amah demeurait son amie, son aide, mais la simplicité de la Chinoise ne suffisait plus à Carie.

De nouveau, elle se remit à l'œuvre, soulageant lorsqu'elle le pouvait, retournant à la petite chapelle, mais, quand elle essayait de parler de Dieu, son cœur restait aride et silencieux. Que savait-elle de Lui en dehors des paroles creuses qu'on lui avait enseignées ? Ses lèvres ne transmettaient aucun message; seules ses mains obéissantes persistaient dans leur travail.

Elle ne pouvait même plus chanter les anciens cantiques sans pleurer. A la longue, l'effort usa ses forces. Elle luttait non seulement pour dominer son chagrin, mais encore pour trouver Dieu. Elle priait souvent et s'accrochait à un espoir religieux, car elle ne connaissait pas d'autre secours. La foi en une bonté tangible était nécessaire à sa nature positive. Mais ses prières semblaient revenir vers elle, comme un écho lancé dans le désert.

Wang Amah vit combien elle dépérissait et, un jour qu'Andrew se trouvait à la maison, elle lui dit qu'il allait perdre sa femme à son tour, s'il ne trouvait pas rapidement un remède à sa peine. Andrew regarda Carie et la trouva, en effet, triste, pâle et maigre. L'expression terne de ses yeux bruns l'effraya.

« Carie, dit-il en hésitant, si nous allions... aimerais-tu retourner un peu chez toi, en Amérique ? »

Elle le dévisagea sans mot dire et, brusquement, ses yeux sombres se remplirent de larmes. Son pays... sa maison... c'était la seule chose qui pût la sauver.

Ils avaient été dix ans absents et, selon la coutume des missions, Andrew avait droit à un congé d'un an. Un mois plus tard, ils faisaient route vers la côte.



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